Darcy O’Brien, fils de vedettes de cinéma, et Fabrice Bourland racontent les coulisses de l’âge d’or d’Hollywood, avant et après-guerre. Ça ressemblait au paradis, c’était l’enfer.
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Los Angeles toujours, mais juste avant-guerre, avec Hollywood Monsters de Fabrice Bourland. Ses héros récurrents, le détective écrivain Andrew Singleton (la tête) et l’énergique James Trelawney (les jambes) goûtent un repos bien mérité dans la Mecque du cinéma, leurs projets de villégiature à Cannes ou Biarritz ayant été annulés pour cause d’avancée des fascistes Mussolini et Franco. Peu après leur arrivée, après un dîner dans une taverne à huîtres, pris dans une épaisse brume, ils se trompent de route, atterrissent à Mulholland Highway… où une apparition effarante, « une sorte de créature fantastique, mi-homme, mi-bête », se jettent sur le capot de leur voiture. Le lendemain, coup de théâtre : ils apprennent qu’une jeune femme a été sauvagement égorgée la veille à l’heure et dans les parages de leur collision avec « la chose ». Certes, ils devraient en informer la police, mais c’est plus fort qu’eux. Ils vont mener leur propre enquête, avec l’aide de plus fouineur des journalistes, leur ami Stuart Latham Dauncey, spécialisé dans « les manies et outrances de Hollywood ».
Une enquête à donner la nausée, en partant des « freak shows », ces spectacles qui exhibent des êtres humains difformes, pour en arriver aux pires dérives de la recherche scientifique, proches des délires des savants nazis… Un polar haletant, saisissant quant à la qualité de la reconstitution historique. Hollywood 1938 : nous y sommes, c’est incroyable de vérité.
Par Jacques Lindecker, L’Alsace du 16 mars 2015