Les Portes du sommeil

Couverture des « Portes du sommeil »Paris, 1934. Andrew Singleton et James Trelawney sont chargés d’enquêter sur une étrange affaire. Un spécialiste du sommeil et un poète surréaliste, dont le seul point commun semble être l’intérêt pour l’étude des rêves, ont été retrouvés littéralement morts de peur dans leur lit. Fait troublant, un énigmatique «  personnage en noir  » a visité chacune des victimes quelques jours avant leur disparition. Mais qui est cet homme de l’ombre  ? Quelle terrible machination prépare-t-il  ? Et que signifient les visions de cette belle inconnue qui hantent les nuits d’Andrew  ? Cette course-poursuite palpitante conduira nos jeunes détectives des milieux surréalistes parisiens jusqu’à un mystérieux château sur les bords du Danube. Au-delà des portes du sommeil.

 

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Comment j’ai écrit Les Portes du sommeil

« Le cauchemar », la représentation la plus célèbre du thème de l’incube due à Johan Heinrich Füssli (1781)
« Le cauchemar », la représentation la plus célèbre du thème de l’incube due à Johan Heinrich Füssli (1781)

Autant Le Fantôme de Baker Street est plutôt tourné vers le passé, avec ce florilège de références aux grands romans de la littérature victorienne, autant Les Portes du sommeil, qui se déroule en 1934, est de plain-pied dans la réalité politique, idéologique, artistique et scientifique de l’époque. Avec ce roman, j’ai commencé à complexifier mon intrigue (parallèlement à l’histoire principale, Singleton mène des recherches sur la mort de Gérard de Nerval : une enquête dans l’enquête), à prendre des libertés avec la grande histoire (dans le roman, je sauve la vie d’André Breton !)… C’est un ouvrage que j’ai eu énormément de plaisir à écrire. Moi qui suis très laborieux dans ma façon de travailler, avec des périodes de doute et de dépression terribles, c’est assez rare pour que je me permette de le souligner.

J’ai toujours adoré la période surréaliste, l’effervescence artistique qui existait au sein du groupe d’écrivains et de peintres qui se revendiquaient du mouvement. Adolescent, les œuvres de Breton m’avaient passionné, Nadja bien sûr, mais aussi ses manifestes et ses ouvrages théoriques. D’un autre côté, il y avait un thème fantastique qui m’avait toujours intrigué, c’est celui des créatures du rêve (incubes et succubes), qui n’étaient pas tant que ça utilisées en littérature fantastique, en tous cas depuis Hoffmann ou Théophile Gautier. Comme les surréalistes avaient écrit deux ou trois textes sur le thème du succubat, je me suis dit qu’il y avait là matière à péripéties.

Robert Desnos lors d'une séance de sommeil hypnotique
Robert Desnos lors d’une séance de sommeil hypnotique (photographie prise par Man Ray)

Les Portes du Sommeil font référence à l’expérience des « sommeils » qui occupa quelques semaines de la vie des Surréalistes et qui participe pour une grande part à l’intrigue du roman. La première fois que j’ai eu connaissance de cet épisode, c’était en lisant Nadja il y a de nombreuses années. Breton n’en disait pas grand-chose, mais il y avait une photo, représentant Robert Desnos plongé dans la torpeur, qui m’avait intrigué. A l’époque, je lisais beaucoup les romantiques allemands, et le thème du rêve comme porte d’accès à un niveau de connaissance supérieur me passionnait. J’avais également beaucoup feuilleté les ouvrages de démonologie du xvi et xviie siècle, et la figure des incubes et des succubes m’attirait, sans que je sache quoi en tirer. Pendant longtemps, j’ai gardé inexploité tous ces matériaux, et puis, quand j’ai eu l’idée d’un roman policier utilisant en toile de fond le thème des rêves et des succubes, je me suis souvenu du travail des surréalistes sur le sujet. J’ai trouvé plusieurs livres qui en traitait, en particulier celui de Sarane Alexandrian intitulé Le Surréalisme et le rêve, chez Gallimard. Là, l’expérience des « Sommeils » était narré en détail, et j’ai trouvé ça remarquable. Comme je le dis dans mon roman, l’épisode n’a duré au bout du compte que quelques semaines, mais quel grand moment ça a dû être pour ceux qui l’ont vécu ! Quelle effervescence intellectuelle lors de ces premières années du surréalisme !

Le château du Bréau
Le château du Bréau, à La Villotte dans l’Yonne, qui m’a inspiré pour le château de B***

Au moment d’imaginer le scénario des Portes du sommeil, j’avais en tête les romans de Gaston Leroux, en particulier Le Mystère de la chambre jaune. Dans ce chef d’œuvre de Leroux, j’adore par-dessus tout le plan du château du Glandier. D’ailleurs, il m’a toujours semblé que les cartes, les plans, les dessins sont des éléments irremplaçables pour développer la rêverie du lecteur. C’est pour ça que j’ai réalisé pour mon propre roman le plan du château de B***, qui, dans l’absolu, n’est pas indispensable à la compréhension du récit. D’ailleurs, il y a toujours un plan dans mes romans. Et c’est en général par là que je commence, avant même l’écriture du texte.

Le Burg de W***
Le Burg de W***, qui domine le Danube, repère de l’infâme Johannes Kessling
Traduction en anglais chez Gallic Books :

The Dream Killer of ParisLes Portes du sommeil a été traduit en anglais chez Gallic Books en 2012. L’édition anglaise existe également dans différents formats numériques (Kindle, ePub…).

Édition 2 en 1 chez 12/21

« Le Fantôme de Baker Street » suivi de « Les Portes Du Sommeil »

Depuis mars 2015 les titres Le Fantôme de Baker Street et Les Portes du sommeil font fait l’objet d’une édition numérique en un seul volume dans la collection «  2 en 1  » (format ePub).

Adaptation théâtrale des Portes du sommeil

Le samedi 22 octobre 2011, le roman Les Portes du sommeil a fait l’objet d’une adaptation théâtrale par la compagnie Aurore de Nausicaa au théâtre Henri-Martinet des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône). La mise en scène était assurée par Jacques Chauvin, également interprète du personnage d’Andrew Singleton. Voici deux courts extraits de la lecture :

Autour de ce roman, lire également :
♦  La vie est un songe… plus que jamais

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