Des phénomènes paranormaux rythment Le Serpent de feu, l’enquête imaginée par Fabrice Bourland dans l’Angleterre de la fin des années 1930.
Comment une momie de onze ans d’âge, maintenue dans un parfait état de conservation, a-t-elle pu être extraite d’une pièce solidement verrouillée ? Voici le mystère auquel sont confrontés les détectives Trelawney et Singleton en ce mois de mai 1937 où l’Angleterre s’apprête à couronner le roi Georges VI. L’affaire se corse avec l’assassinat d’un membre du parti travailliste promu à un « bel avenir ». Le Serpent de feu, la nouvelle enquête du duo créé par Fabrice Bourland, progresse avec un double arrière-fond : L’Aube dorée, une mystérieuse société spirite dont ont fait partie d’éminentes personnalités littéraires, et les ligues fascistes qui soutiennent l’ex-roi Édouard VIII aux sensibilités pronazies.
« L’idée de départ de cette série est conditionnée par son premier épisode, Le Fantôme de Baker Street, qui se passe en 1932 lors d’une soirée spirite où l’esprit de Conan Doyle a cherché à entrer en contact avec une médium, commente l’auteur. C’est mon intérêt pour la littérature du XIXe siècle qui m’a amené vers cet univers. »
Son nouveau livre, où apparaît l’occultiste Aleister Crowley, véritable rock star de son temps, s’aventure très loin dans l’exposition des potentialités spirituelles. Il y est en effet question, grâce à une drogue extrêmement puissante, de la prise de possession, par un esprit mal intentionné, du corps d’un autre. « Je doute que ce produit ait eu de tels effets mais en tout cas, les membres de l’Aube dorée en ont tous rendu compte, poursuit le romancier. Ils ont menés des expériences littéraires assez proches de celles de surréalistes français dont j’ai parlé dans Les Portes du sommeil. »
À partir d’éléments réels, Fabrice Bourland a construit une intrigue palpitante qui, par son contenu fantasmagorique, renouvelle le genre. Ses deux héros, que nous suivons jusque dans les quartiers les moins reluisants de Londres, vont vivre des expériences extrêmes. Notamment le narrateur, Singleton, qui, davantage préoccupé par ses propres recherches sur l’Aube dorée que par l’enquête elle-même, se retrouve bien malgré lui confronté à lui-même.
Par Michel Paquot, L’Avenir du 7 avril 2012