« Un sacré festival de monstres »

Andrew Singleton, grand amateur de littérature policière, qui a eu le plaisir de conjuguer ses talents avec ceux de James Trelawney, plus porté à l’action, pour ouvrir un cabinet de détectives, a le plaisir de recevoir la visite de la veuve de Conan Doyle, inquiète depuis qu’il est fait mention d′un fantôme au 221 Baker Street, adresse fictive de Sherlock Holmes. C’est d′autant plus surprenant que le n° 221  n′existait pas à l′époque et que le détective n′a jamais existé ailleurs que dans l′imagination de son auteur. Cependant, une séance de spiritisme organisée en cette demeure fait bien apparaître le fantôme bougon du détective, qui donne à ses collègues vivants un indice concernant une série de meurtres perpétrés dans Whitechapel, selon un protocole qui rappelle celui de Jack l′Éventreur. Au fil de l′enquête, voici que d′autres figures de l′ère victorienne entrent en scène : Dorian Gray, Mr Hyde et même Dracula sont de retour pour perpétrer de nouveaux forfaits. Dans un style délicieusement suranné, les aventures échevelées (et bien documentées) de Singleton et Trelawney sont un vibrant hommage à Conan Doyle et à la littérature policière et fantastique de l′ère victorienne. Avec ces deux héros, Fabrice Bourland semble vouloir faire le tour des polars d’antan puisque le deuxième titre, Les Portes du sommeil, qui se situe dans le milieu surréaliste parisien, est un clin d′œil au Rouletabille de Gaston Leroux.

Par Claude Ecken, L′Écran fantastique de février 2008