Pour vous plonger dans l’ambiance de Hollywood Monsters et vous faire visiter certains lieux en même temps que quelques moments clefs de l’histoire, je vous propose une mosaïque d’images constituée de trente-quatre documents puisés dans les centaines qui m’ont aidé à concevoir ce roman. Le tout agrémenté de confidences ou secrets de fabrication…
De manière à vous placer dans des conditions optimales, je vous suggère un verre de bourbon Mohawk Valley (à consommer avec modération, bien sûr) que vous dégusterez sur l’air de Shout, sister, shout, interprété par les Boswell Sisters (dans le chapitre VI, c’est un titre de ce fameux trio vocal qu’entonnent les sœurs siamoises sur la scène de l’Angels Club).
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La traversée de l’Atlantique sur le Queen Mary, paquebot le plus rapide du monde, fleuron de la Cunard White Star Line
Le Mayflower Hotel, autrefois et maintenant (remplacé de nos jours par un hôtel Hilton). On note que les jardins suspendus sur le côté droit du bâtiment, qui donnaient autrefois accès à la bibliothèque publique, ont en partie disparu pour être remplacés par un immeuble de bureaux
Le vol de New York jusqu’en Californie s’effectue à bord d’un DC3 « Flagship Skysleeper » de l’American Airlines
Atterrissage sur la piste du Grand Central Air Terminal, à Glendale
La salle du restaurant Ye Bull Pen Inn, à l’intérieur du Mayflower Hotel, où Singleton et Trelawney prennent leur repas au chapitre IV
Arrivée du Queen Mary dans le port de New York. Le paquebot va lentement aller se ranger le long du quai n° 90, vis-à-vis de la Cinquantième Rue Ouest
« Avec son physique à la Joe E. Brown, Stuart Latham Dauncey possédait un talent indéniable pour raconter des anecdotes touchant au cinéma ou parodier les sketches de Tom Mix ou de Harold Lloyd » (chapitre II)
Le siège du Hollywood Citizen News, au 1545 Wilcox Avenue
« La Los Angeles Public Library, l’une des bibliothèques les mieux dotées du pays, dont l’imposante architecture inspirée de l’Égypte ancienne n’avait rien à envier à celle du British Museum » (chapitre II)
Vue aérienne du centre ville de Los Angeles avec, au centre, le City Hall et le Federal Building, à gauche le palais de justice (le gros cube) et le bâtiment des Archives. Tout en haut, on aperçoit Union Station, le nouveau terminal ferroviaire
Le coupé Oldsmobile 1934 que James Trelawney a loué dès son arrivée à Los Angeles et qu’il conduit tout au long roman
Le cottage de Mulholland Highway, où Innes Crowrie a été retrouvée morte au petit matin. J’ai pris comme modèle la maison qui apparaît à la fin de « Rebecca », d’Alfred Hitchcock. Dans ce film, qui est l’un de mes préférés du cinéaste, c’est le lieu où Mrs de Winter, à l’insu de son mari, a des rendez-vous galants avec d’autres hommes
Le bâtiment de l’Angels Club, du côté de Laurel Canyon, au 8188 Rodgerton Drive. Une petite voie tortueuse dans les collines de Hollywood, tout près du réservoir. L’annonce stipule sobrement « Paradis des curiosités » et garantit « du sensationnel et du jamais-vu »
La serveuse aux mains en pince de homard qui travaille à l’Angels Club m’a été inspirée, en autres, par le personnage de Sabina Engstrom, dite la « Reine Scorpion », de « La Caravane de l’étrange » (titre original : Carnivàle) qui raconte les tribulations d’une fête foraine ambulante aux États-Unis en 1934, durant la Grande Dépression. Produite par la chaîne HBO, cette série est un hommage appuyé au « Freaks » de Tod Browning. À noter que le rôle de la « Reine Scorpion » est tenu par Bree Walker, ex-vedette à la télé américaine, qui souffre réellement d’ectrodactylie. Le personnage apparaît dans la saison 2, épisodes 6, 7 et 12
Stephan Bibrowski (1891-1932), un autre des velus célèbres du début du XXe siècle. Sa toison était si flamboyante qu’on l’avait surnommé « Lionel, l’homme à face de lion »
Fedor Jeftichew dans sa jeunesse (1868-1904). Ce jeune russe, qui souffrait d’une hypertrichose sévère et connut la renommée dans les freak shows aussi bien en Amérique qu’en Europe, m’a servi de modèle pour le personnage d’Anton Frazer
Les cas de polymastie ont toujours fasciné les hommes, on se demande bien pourquoi… Sur la photo de gauche, il s’agit d’une véritable curiosité qui a connu ses heures de gloire dans les années trente à Coney Island (New York). Pour celle du milieu, l’origine du cliché est douteuse : il n’est pas à exclure qu’il s’agisse d’un photomontage
L’ectrodactylie est une maladie rare qui se transmet la plupart du temps de génération en génération
À gauche, un enfant à queue découvert par le Dr Nédellec (extrait de l’incontournable ouvrage de Martin Monestier, « Les Monstres », Le Cherche Midi). À droite, un autre spécimen représenté dans l’« Illustrated Encyclopedia of Human Anatomic Variation » (opus V, « Skeletal Systems »). À noter que l’idée du personnage de la femme à queue m’est venu d’un formidable roman de Katherine Dunn, « Un amour de monstres », paru chez First en 1990
La salle du Berstein’s Fish Grotto, qui donnait à la clientèle l’illusion de dîner sur le pont d’un navire
Vue de Diamond Street, dans Bunker Hill, où est située la pension de Mrs McCormick (chapitre XI)
Pershing Square. Le Berstein’s Fish Grotto se trouvait au niveau de l’immeuble le plus bas, au centre de la photo
Une portion de la Cinquante-Septième Rue, dans Central Alamada, avec ses bungalows en bois ou en préfabriqué. Au numéro 1433 habite May Tomasso, la cousine d’Innes Crowrie
Édition du Los Angeles Times où il est fait mention de la chambre à gaz de San Quentin et de l’exécution d’Albert Kessel et de Robert Lee Cannon (chapitre XII)
Les États-Unis d’Amérique étaient l’un des pays initiateurs en matière d’eugénisme, et le premier à avoir voté des textes sur ce sujet. En 1938, une trentaine d’États, sur les quarante-huit que comptait l’Union, avaient promulgué des lois allant de la simple interdiction de mariage à la stérilisation forcée
Vers 1935, le nombre de stérilisations forcées dans l’État de Californie atteignait les sept à huit mille depuis la promulgation de la loi en 1909. Le tableau ci-dessus montre que le rythme a sensiblement augmenté durant la seconde moitié des années trente. Le chiffre officiel donne en effet 14 955 stérilisations pratiquées entre le 26 avril 1909 et le 30 juin 1941 (7 686 hommes et 7 269 femmes)
L’édition Grosset & Dunlap de « L’Homme qui rit » de Victor Hugo, enrichie d’une dizaine de photographies de plateau
Les volumes de « La Doctrine secrète », dans l’édition originale de 1888 toute faite de cuir rouge
Le biplan De Havilland DH-4, ancien bombardier de la Grande Guerre reconverti dans le transport civil et qui accepte jusqu’à deux passagers. C’est l’avion que pilote avec brio le nain Joey Brisbee pour venir sauver Singleton et Trelawney
Le Scotty’s Castle, véritable castello construit en plein désert de Mojave, a été l’une de mes sources d’inspiration pour planter le décor des derniers chapitres. À noter que cet étonnant édifice, érigé dans le courant des années vingt, a servi de modèle pour le film « Castle in the Desert » en 1942, qui met en scène Charlie Chan, le détective créé par Earl Derr Biggers, mais aussi pour le roman « The Doomsday Men » de J. B. Priestley en 1937 (« Quand sonnera l’heure », collection Marabout no 29)
Adam, l’étrange humanoïde âgé d’une dizaine d’années. Plus petit que la normale et d’une corpulence très maigre (1,25 m pour 25 kg), le volume de son crâne, allongé et surmonté d’une crête osseuse, est disproportionné par rapport au reste du corps. Outre le fait qu’il dispose de dix paires de côtes au lieu de douze, il possède, semble-t-il, des qualités cognitives suprahumaines. Pour imaginer cette créature, je me suis très librement inspiré des représentations de « l’humanoïde d’Atacama » découvert en 2003 dans le désert chilien du même nom
L’écrivain Raymond Chandler (à gauche) et le cinéaste Tod Browning (à droite). À ma connaissance, les deux ne se sont jamais rencontrés
La maison style Tudor de Tod Browning, sise au 808 North Rodeo Drive, en face du Beverly Hills Hotel
L’édition originale du « Grand Sommeil » de Raymond Chandler paru le 6 février 1939 chez Alfred A. Knopf, à New York. L’ouvrage paraîtra en mars à Londres chez l’éditeur Hamish Hamilton
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